October 2021
par : Richard Fisher
D’abord et avant tout, la Grande rentrée concerne les gens, pas les endroits. Il ne s’agit pas d’un événement, mais d’un processus.
De mémoire d’homme, il n’y a jamais eu de crise dont l’incidence a été si soudaine, et dont les effets et la durée ont été aussi imprévisibles. La COVID a changé les établissements d’enseignement au Canada pour toujours et ce n’est que maintenant que toutes les personnes concernées arrivent à comprendre ce que cela signifiera dans l’avenir.
La Grande rentrée de l’automne 2021 a mis toute la planification détaillée à l’épreuve et pourtant, les discussions ont beaucoup porté sur le retour des étudiants et, bien sûr, sur les nouveaux modèles de gestion (autrement dit : l’espace de bureau!). Toutefois, les équipes de l’avancement sont avant tout axées sur les relations et la Grande rentrée présente une occasion unique de mieux cibler cette mission première : les diplômés, les donateurs et le personnel. Il s’agit maintenant de veiller à rebâtir les équipes de l’avancement de sorte que les donateurs et les diplômés aient plus que jamais le sentiment d’être reconnus, d'autant plus que les contacts personnels ont été limités ces derniers temps.
Il est indispensable de maintenir une approche centrée sur les gens. Un des mythes qui a été décidément démoli durant l’ère de la COVID est que les employés travaillant de la maison ne font pas leur travail. Au contraire, de nombreux membres d’équipes souffrent d’épuisement professionnel causé par des appels sur Zoom de 9 à 17 heures, suivis de plusieurs heures de vrai travail. L’atteinte d’un équilibre travail-vie a été jetée par la fenêtre du bureau à domicile.
Selon Brian Fetherstonhaugh, diplômé de McGill et ancien chef de la direction de Global, la question ne sera pas s’il faut adopter un modèle hybride, mais quel modèle il faut adopter. Les universités ont tendance à être des endroits hiérarchiques où la taille du bureau est importante, mais, selon Fetherstonhaugh, le bureau doit être converti en un phare d’activités de qualité élevée, pas un centre de banalités.
Le soutien des ressources humaines est plus important que jamais. Ce ne sont pas tous les membres du personnel qui ont la chance de travailler confortablement à la maison, soit physiquement ou émotionnellement. Ces questions ne sont pas simplement théoriques. Un soutien continu envers le bien-être du personnel sera l’une des clés du succès à long terme de tout futur modèle. Pour tous les gestionnaires, l’empathie est une compétence indispensable et non pas une qualité facultative. Toute approche qui n’est pas pleinement humaine posera probablement de vrais défis en matière de recrutement et de rétention. Les gens ne sont pas des numéros.
Inévitablement, il y aura des moments où les choses ne vont pas bien et même les entreprises disposant de grandes ressources comme Apple ont suscité des réactions hostiles lorsqu’ils ont exigé que leurs employés travaillent au bureau les lundis, mardis et jeudis! La « flexibilité rigide » est une contradiction. Allison M. Villancourt, dans un article publié dans The Chronicle for Higher Education, jette un regard plus détaillé sur cette question propre aux établissements postsecondaires et recommande que les établissements fondent avant tout leur décision sur leur mission et leur culture individuelle – puis qu’ils restent flexibles.
Et donc, la grande question est la suivante : qu’en est-il de l’espace de bureau des services de l’avancement institutionnel après la Grande rentrée? Les équipes de l’avancement peuvent-elles prendre le risque de sembler être la seule partie de l’établissement qui ne comprend pas la situation, surtout compte tenu de leur mission extérieure de mobilisation des donateurs et des diplômés? Les espaces de bureaux seront peut-être moins grands, mais comment seront-ils différents? Les espaces de bureaux souples peuvent-ils vraiment fonctionner? Si chacun porte des casques suppresseurs de bruit, les bureaux sont-ils vraiment ouverts? Est-ce que tout cela améliore le travail d’équipe et la productivité? Qu’en est-il des discussions confidentielles avec les donateurs, les diplômés et le personnel? Aussi évidentes que les réponses à ces questions puissent paraître, le modèle de bureau ouvert existe depuis des décennies et les résultats sont mixtes. Même la Silicon Valley repense actuellement l’ensemble du concept.
Les établissements individuels découvriront des plans qui fonctionnent pour eux, mais il faut continuer à prévoir des modèles souples et réactifs pour éviter d’être confiné à nouveau dans des pratiques désuètes.
Et surtout, grâce à la Grande rentrée, comment la direction des services de l’avancement institutionnel continuera-t-elle de mettre l’accent sur toutes les personnes concernées – les donateurs, les diplômés et le personnel – tout en réinventant l’avenir?
Ressource associée : https://ccaecanada.org/2022/06/28/the-great-return-of-2021-ccae-expose-1-interview/