par Richard Fisher
* avec une contribution supplémentaire de l’Université Concordia et de l’Université de Windsor
Tandis que le pire de la pandémie s’atténue, il est tentant de penser que nos établissements d’enseignement sont tous à des étapes similaires en matière de retour et qu’ils sont confrontés à des problèmes similaires. Cependant, la pandémie s’est déployée de manière différente de part et d’autre du pays, reflétant souvent la politique en matière de santé publique de la province. Jo-Ann Campbell-Boutilier, directrice générale du Bureau de l’avancement et de la fondation du Collège Holland, à l’Île-du-Prince-Édouard, nous rappelle que les établissements de sa province n’ont pas du tout fermé leurs portes pendant la pandémie : « À l’Île-du-Prince-Édouard, nous avons eu la chance de nous isoler très rapidement, donc dans la plupart des cas, nous avons pu poursuivre nos activités régulières sur l’île elle-même. Comme nous formons une petite équipe dans un établissement de taille relativement modeste, nous avons pu maintenir une culture positive malgré les bouleversements qui sont survenus ailleurs.
À l‘autre extrême, Liz Gorman, directrice, Développement et Relations avec les diplômé(-e)s au Collège St. Lawrence à Kingston, en Ontario, dit que le collège ne fait que commencer à parler de la question d’un retour sur le campus : « Nous nous percevons tout à fait comme étant au début d’une « longue piste de décollage », donc nous procédons provisoirement. Je pense qu’il est important d’alléger la pression sur nos équipes et de permettre au processus de se dérouler naturellement. Il n’existe pas de formule pour une telle situation. » En fait, comme Liz Gorman est en poste depuis peu, son équipe ne s’est jamais réellement réunie. De plus, de nouveaux employés ont été embauchés pendant la pandémie!
Toutefois, la plupart des établissements se retrouvent entre ces deux pôles.
Le modèle « hybride » – la nouvelle façon de « s’adapter »
Les équipes de l’avancement, qui ont dû s’adapter à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, essaient maintenant de mettre en place un modèle « hybride » qui fonctionne pour leurs unités. Par exemple, l’équipe de l’avancement de l’Université de Guelph explore un tout nouveau modèle qui allie le travail à distance à un local de bureau réinventé qui offre peu de bureaux dédiés, privilégiant plutôt des « espaces à la carte », c’est-à-dire des espaces de travail non dédiés qui sont utilisés de façon interchangeable selon les différents besoins des membres du personnel et les différentes tâches.
[Remarque concernant le bureau à plan ouvert : nous ne devons pas présumer qu’un bureau à plan ouvert rend les gens nécessairement plus collaboratifs, surtout s’ils portent tous des casques suppresseurs de bruit!]
La motivation est une cible mobile
En plus des pratiques de travail modifiées, un autre défi important pendant la pandémie était de maintenir la motivation des équipes alors que leur monde professionnel était transformé de jour en jour. Comme c’est souvent le cas, le fil d’Ariane ici est une direction soutenue, surtout en périodes difficiles. Un peu de gentillesse et de bonne humeur aident énormément.
Pour de nombreuses équipes de l’avancement, « un peu et souvent » semble être le mantra, tout comme de se rappeler qu’il y existe d’autres choses qu’on peut faire à l’extérieur du travail, soit en mode virtuel ou, de plus en plus souvent, en personne : il n’y a pas de raison pour que les dégustations de vins, les soirées de jeux, les clubs de lecture et les soirées de cinéma s’arrêtent lorsque le vie au bureau reprendra. Certaines unités de l’avancement ont même mis sur pied des comités sociaux et de mieux-être dont la composition est rotative afin de mettre en œuvre de nouvelles idées proposées par des membres différents. L’époque où on comptait sur un dîner de fête du service ou un jamborée annuel nous semble quelque peu révolue!
Un travail en cours
Se recentrer sur le travail lui-même et maintenir la participation de l’équipe sont des éléments essentiels – des mises à jour régulières et réalistes de la haute direction sont plus importantes que les événements grandioses peu fréquents. La pandémie nous a appris que le temps passé au travail est un bien précieux et que nous devrions veiller à ne pas retomber dans le piège des réunions prolongées avec un groupe de personnes qui n’ont pas besoin d’y participer. Les réunions doivent être productives et courtes, mais il ne faut pas oublier d’être humain. Votre personnel pourrait avoir besoin de soutien pour s’adapter à la nouvelle normalité et nous devons être là pour les aider. Donnez-leur une voix et laissez-les l’utiliser.
Récemment, la CBC a cité la professeure Linda Duxbury de l’École de commerce Sprott à l’Université Carleton, qui a dit : « Vous devez... vraiment commencer à parler aux membres de votre équipe [et] arrêter de prétendre... qu’il existe un plan magique que vous pouvez mettre en œuvre et qu’il fera des miracles. » Cela pourrait constituer un défi pour les unités de l’avancement fonctionnant selon une approche descendante, mais que le « grand retour » devienne ou non la « grande démission » pourrait dépendre du degré auquel la haute direction est prête à sortir de sa zone de confort.
Les unités de l’avancement semblent positives face à l’avenir. Elles se sont étonnamment bien sorties de la pandémie et ont un surplus d’énergie qui n’attend qu’à être libéré de manières toujours plus créatives pour mobiliser nos diplômé(-e)s, nos donateur(-trice)s et notre personnel. Alors que nous entamons notre retour, nous devons également nous assurer de préserver le meilleur des expériences vécues durant la pandémie et de les ajouter à notre ensemble existant de compétences pour aider à bâtir un meilleur avenir « hybride ».
Ressources associées : https://ccaecanada.org/2022/06/27/the-culture-club-how-advancement-teams-are-building-back-better-ccae-expose-7-interview/