mars 2022
par : Janet Gottlieb Sailian
avec : Lee Hays, directrice des relations avec les diplômés et de l’engagement des donateurs à l’Université Trent, et Gemma Grover promotion 2007, présidente sortante, Association des diplômés de l’Université Trent
Tandis qu’au Canada, les bureaux d’avancement en sont à diverses phases ou étapes de l’intégration de l’EDIAA (équité, diversité, inclusion et appartenance autochtone) dans leurs stratégies et activités, les dirigeants de l’avancement dans tous les types d’établissements travaillent à englober ces principes essentiels.
À la suite de son très apprécié Forum sur l’EDIAA qui s’est tenu à l’automne 2021, le CCAE a fait appel à des leaders de l’avancement pour en apprendre davantage et échanger des idées sur les initiatives qu’elles ont mises en œuvre – et qui en sont à diverses étapes de réalisation – dans le cadre du processus en cours d’intégration des principes et pratiques en matière d’EDIAA.
Lee Hays, directrice des relations avec les diplômés et de l’engagement des donateurs à l’Université Trent, a expliqué en détail le travail de son service, tandis que Gemma Grover, présidente sortante de l’association des diplômés du même établissement, a donné un aperçu des mesures prises par son association pour mieux refléter la diversité de la communauté des diplômés de l’établissement.
Lee Hays, directrice, relations avec les diplômés et engagement des donateurs
Quelles mesures prend votre bureau des relations avec les diplômés pour diversifier de manière stratégique l’association des diplômés, le département et les programmes?
La première mesure prise par le bureau des relations avec les diplômés dans sa démarche d’intégration de l’EDIAA dans l’ensemble de ses initiatives et perspectives a été d’accorder la priorité à la diversification et à l’inclusion en les incluant dans nos plans stratégiques. Cet objectif a été communiqué au conseil de l’association des diplômés et à nos collègues de tous les services liés à l’avancement.
Les membres de l’équipe d’avancement ont participé aux ateliers du CCAE afin de mieux comprendre les problèmes auxquels sont confrontées les personnes marginalisées et les mesures que l’Université pourrait prendre pour devenir plus inclusive et représentative de la diversité.
Le personnel des Relations avec les diplômés a fait des recherches dans LinkedIn et dans les groupes Facebook de diplômés pour réunir une variété de diplômés susceptibles d’exprimer des points de vue différents, en particulier des diplômés des communautés PANDC et LGBTQ2E+.
Ces recherches nous ont permis de repérer de nouveaux bénévoles, dirigeants bénévoles et diplômés dont nous pouvons établir le profil, que nous pouvons inviter aux événements et avec lesquels nous pouvons amorcer un dialogue.
Le personnel a cherché de façon intentionnelle à instaurer une plus grande diversité dans :
les candidatures pour les prix destinés aux diplômés;
les « voix » entendues dans le cadre de chaque événement et initiative;
le magazine des diplômés, TRENT, avec une représentation plus diversifiée que jamais auparavant de la population de l’Université, des grands reportages et des articles qui mettent pleins feux sur les voix des individus et des groupes marginalisés;
les publications numériques, vidéos et imprimées;
la section des étudiants autochtones de l’association des diplômés, qui existe depuis 2010 et s’implique dans l’organisation des réunions de diplômés durant la Conférence des Aînés à l’Université.
Plusieurs numéros du magazine TRENT ont été consacrés à des questions autochtones et ont mis en vedette des diplômés autochtones. Les cérémonies de collation des grades (organisées par le Service des relations avec les diplômés) incluent des éléments cérémoniaux autochtones.
L’effectif du nouveau comité consultatif sur la stratégie visant les diplômés est très diversifié; à chacune de leurs rencontres, ses membres discutent de l’EDIAA et des façons de faire progresser ce concept.
Nous avons également cherché de façon intentionnelle à accroître la diversité de nos équipes. Nous avons obtenu un certain succès à cet égard, mais nous savons que nos efforts doivent se poursuivre pour susciter un plus grand nombre de candidatures issues de la diversité quand des postes deviennent disponibles.
Quels résultats avez-vous obtenus jusqu’à maintenant et de quelle manière allez-vous mesurer le progrès/la réussite?
Nous avons constaté une différence marquée aux plans du leadership assumé par des diplômés bénévoles et de la visibilité de notre population diversifiée de diplômés. Jusqu’ici, aucune mesure spécifique n’a été mise en place. Beaucoup de travail reste à faire, et ce travail demeurera la priorité de notre organisation.
Pour l’avenir, Trent se fixe des objectifs précis en matière d’EDIAA, incluant des cibles pour :
le nombre d’événements et d’initiatives à l’intention des diplômés spécialement conçus pour aborder les questions liées à la diversité;
le nombre d’articles et de profils de diplômés à publier dans le magazine et sur le site Web;
les occasions offertes à des diplômés issus de la diversité d’être invités comme conférenciers ou contributeurs à des congrès, événements et publications externes et/ou d’être nommés pour recevoir des prix.
Voyez dans les médias de Trent qui suivent des exemples du concept d’EDIAA appliqué aux activités de rayonnement et aux communications ainsi que des profils de diplômés.
Gemma Grover, promotion 2007, présidente sortante, Association des diplômés de l’Université Trent
Gemma Grover, qui s’identifie comme lesbienne et personne ayant un handicap, réfléchit à l’évolution de l’Association des diplômés de l’Université Trent durant son mandat à la présidence. Cette conversation a été éditée.
Depuis ma première année d’études en 2002, l’Université n’a pas nécessairement « modifié » sa culture en matière d’EDIAA; elle l’a surtout améliorée et elle a investi des ressources, en particulier en équité et en inclusion.
J’ai fait une demande d’inscription à Trent en partie parce qu’il y avait déjà là-bas une importante présence autochtone. En tant qu’adolescente queer, je savais bien sûr que l’établissement était très ouvert aux queers. Ce sont des facteurs comme ça qui ont fait que j’ai quitté le Nouveau-Brunswick sans plus d’information pour aller étudier à Trent.
Depuis 20 ans, on a beaucoup investi pour améliorer la représentation. En particulier au sein de l’association des diplômés, où nous avons des conversations continues concernant les personnes qui siègent autour de nos tables et les voix qui n’y sont pas entendues.
J’ai clairement vu à quoi ressemblent les changements en matière d’inclusion à l’Université. De plus en plus d’efforts sont mis en œuvre, à partir de la base, pour qu’une diversité de voix se fasse entendre. Je pense par exemple au guide qui a été créé sur les relations Université/Autochtones et qui a remporté un prix du CCAE. Des moments comme ceux-là ne sont pas le début d’un changement dans la façon de faire les choses; ils sont le résultat d’un changement déjà en cours.
Les voix des membres des communautés autochtones environnantes n’ont pas été seulement écoutées; elles dirigent désormais les conversations et dictent les conditions dans lesquelles elles se déroulent – ce qui est essentiel pour que les changements apportés soient significatifs et créent des relations plus équitables.
Ce qui a radicalement changé, c’est la manière dont les minorités visibles sont représentées lors des événements universitaires et dans les médias institutionnels. Quand j’étais étudiante, on supposait dans bien des cas qu’un étudiant racialisé (en particulier s’il était Noir ou Asiatique) était un étudiant étranger, et cet « ostracisme » se reflétait sur la représentation. Bien que les étudiants qui viennent de ces régions (comme étudiants étrangers et comme immigrants/enfants d’immigrants au Canada) soient importants, il est capital d’admettre qu’il n'est pas ici question d’une dichotomie « les étudiants blancs sont d’ici » / tous les autres sont « d’ailleurs ».
Maintenant, la représentation des personnes racialisées et des minorités visibles n’est plus axée sur leur héritage, à moins que ce soit directement pertinent. Cela contribue énormément à rendre naturelle une pluralité d’ethnicités et fait que de plus en plus de types de personnes se sentent chez elles sur le campus et au sein de notre famille de diplômés.
Les plus récents édifices étudiants, comme le Centre étudiant inauguré il y a à peine quelques années, sont des modèles d’accessibilité et d’inclusion.
Ces changements et les progrès réalisés se produisent à trois niveaux, qui tous sont importants :
physique : plus grande représentation visuelle de la différence dans les publications et dans les espaces du campus (p. ex. toilettes unisexes);
financier : on consacre plus de ressources à faire en sorte que davantage de voix soient entendues, et c’est uniforme à la grandeur de la communauté;
La nature de l’inclusion évolue elle aussi – elle vient davantage de la base, laisse plus de place à la consultation et est fondée sur l’écoute et la discussion. Il ne s’agit plus de directives venues d'en haut qui peuvent – ou non – trouver écho auprès des communautés qu’elles ont pour but de représenter.
Les programmes de mentorat connaissent un succès incroyable. Nous voyons des diplômés revenir pour des événements comme la Conférence annuelle des Aînés. Le personnel a fait beaucoup d’efforts pour mettre en lumière diverses voix.
Pour nos diplômés et étudiants plus jeunes, voir que des gens qui leur ressemblent, s’expriment comme eux et partagent leur identité obtiennent du succès ET que l’Université les reconnaît en les incluant comme mentors est une incroyable validation. La représentation est importante!
Les critères d’évaluation de nos prix comportent maintenant des références à la diversité. Nous cherchons à encourager les candidatures du plus grand nombre de personnes possible et nos prix ne sont pas basés uniquement sur les carrières de haut niveau et/ou la réussite scolaire. Le prix The Spirit of Trent (mon préféré!) est destiné à des personnes qui, dans leur vie, s’efforcent de favoriser l’inclusion, de changer le monde et de stimuler l’esprit d’appartenance.
Les femmes sont très bien représentées dans de nombreux secteurs professionnels et bénévoles (formant souvent plus de 60 pour cent de l’effectif de tel ou tel comité). Nous avons toutefois encore beaucoup de chemin à parcourir pour ce qui est de la représentation des personnes trans et non binaires, car les personnes sous-représentées dans le secteur post-secondaire le sont également dans presque tous les domaines de la vie. Je pense aussi que les personnes marginalisées doivent être mieux rémunérées lorsque nous faisons appel à leur travail intellectuel et émotionnel.
Finalement, il faudra faire preuve de beaucoup de patience. Il faut continuer de laisser des places libres partout - même si personne ne les occupe; elles sont des marqueurs visuels de ce qui manque. C’est le cœur même de l’EDIAA – l’idée n’est pas d’ajouter des gens/d’augmenter la représentation pour compléter l’effectif d’un groupe; l’idée, c’est de faire prendre conscience qu’à l’heure actuelle, il nous manque quelque chose d’essentiel. Il faudra beaucoup de changement aux plans culturel, structurel et mental et beaucoup d’investissement aux plans émotionnel, mental et financier.
Les médias de Trent des exemples du concept d’EDIAA
Trent Magazine 52.1 (trentu.ca) – Numéro de l’automne 2021 – Inclut une interview sous forme de questions/réponses (article principal) avec un diplômé autochtone qui fait part de ses réflexions sur l’héritage des pensionnats autochtones et la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Trent Magazine 51.2_web2 (trentu.ca) – Numéro du printemps 2021 – Inclut une interview en couverture avec la diplômée Anita Erskine (promotion 1999) qui figure dans le classement des 100 femmes les plus influentes d’Afrique. Mme Erskine, qui est originaire du Ghana, a créé la multiplateforme Anita Erskine Media qui cible les femmes et les jeunes filles de toute l’Afrique.
Diplômés de Trent (@trent_alumni) • photos et vidéos Instagram
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Université Trent : L’AGA de l’Association des anciens de l’Université Trent présente de nouveaux leaders - myTrent Community – (nos nouveaux leaders sont un homme gay et une diplômée internationale originaire du Mexique).
Université Trent : Film de Jake Dockstator - myTrent Community
Université Trent : Trent News - myTrent Community
Université Trent : Trent News - 41 - myTrent Community
Université Trent : Trent Talks - myTrent Community – Série présentée en 2020 mettant pleins feux sur des milliers de diplômés et que l’Université prévoit relancer.