la Grande rentrée de 2021 - CCAE Exposé #1 - Une conversation

Avec une conversation en tête-à-tête entre Marc Weinstein et Derek Cassoff de l'Université McGill

Le premier Exposé du CCAE présente une conversation en tête-à-tête entre Marc Weinstein, vice-principal, Avancement universitaire, Université McGill et Derek Cassoff, directeur général, Communications, Université McGill sur les défis, les changements et les solutions que l'équipe d'avancement de McGill a trouvés alors qu'elle navigue à travers la pandémie et dans l'avenir.

Ressource associée: https://ccaecanada.org/2022/06/28/advancement-and-the-great-return-of-2021-ccae-expose-1/

L’avancement institutionnel et la Grande rentrée de 2021 - CCAE Exposé #1

October 2021
par : Richard Fisher

D’abord et avant tout, la Grande rentrée concerne les gens, pas les endroits. Il ne s’agit pas d’un événement, mais d’un processus.

De mémoire d’homme, il n’y a jamais eu de crise dont l’incidence a été si soudaine, et dont les effets et la durée ont été aussi imprévisibles. La COVID a changé les établissements d’enseignement au Canada pour toujours et ce n’est que maintenant que toutes les personnes concernées arrivent à comprendre ce que cela signifiera dans l’avenir.

La Grande rentrée de l’automne 2021 a mis toute la planification détaillée à l’épreuve et pourtant, les discussions ont beaucoup porté sur le retour des étudiants et, bien sûr, sur les nouveaux modèles de gestion (autrement dit : l’espace de bureau!). Toutefois, les équipes de l’avancement sont avant tout axées sur les relations et la Grande rentrée présente une occasion unique de mieux cibler cette mission première : les diplômés, les donateurs et le personnel. Il s’agit maintenant de veiller à rebâtir les équipes de l’avancement de sorte que les donateurs et les diplômés aient plus que jamais le sentiment d’être reconnus, d'autant plus que les contacts personnels ont été limités ces derniers temps.

Il est indispensable de maintenir une approche centrée sur les gens. Un des mythes qui a été décidément démoli durant l’ère de la COVID est que les employés travaillant de la maison ne font pas leur travail. Au contraire, de nombreux membres d’équipes souffrent d’épuisement professionnel causé par des appels sur Zoom de 9 à 17 heures, suivis de plusieurs heures de vrai travail. L’atteinte d’un équilibre travail-vie a été jetée par la fenêtre du bureau à domicile.

Selon Brian Fetherstonhaugh, diplômé de McGill et ancien chef de la direction de Global, la question ne sera pas s’il faut adopter un modèle hybride, mais quel modèle il faut adopter. Les universités ont tendance à être des endroits hiérarchiques où la taille du bureau est importante, mais, selon Fetherstonhaugh, le bureau doit être converti en un phare d’activités de qualité élevée, pas un centre de banalités.

Le soutien des ressources humaines est plus important que jamais. Ce ne sont pas tous les membres du personnel qui ont la chance de travailler confortablement à la maison, soit physiquement ou émotionnellement. Ces questions ne sont pas simplement théoriques. Un soutien continu envers le bien-être du personnel sera l’une des clés du succès à long terme de tout futur modèle. Pour tous les gestionnaires, l’empathie est une compétence indispensable et non pas une qualité facultative. Toute approche qui n’est pas pleinement humaine posera probablement de vrais défis en matière de recrutement et de rétention. Les gens ne sont pas des numéros.

Inévitablement, il y aura des moments où les choses ne vont pas bien et même les entreprises disposant de grandes ressources comme Apple ont suscité des réactions hostiles lorsqu’ils ont exigé que leurs employés travaillent au bureau les lundis, mardis et jeudis! La « flexibilité rigide » est une contradiction. Allison M. Villancourt, dans un article publié dans The Chronicle for Higher Education, jette un regard plus détaillé sur cette question propre aux établissements postsecondaires et recommande que les établissements fondent avant tout leur décision sur leur mission et leur culture individuelle – puis qu’ils restent flexibles.

Et donc, la grande question est la suivante : qu’en est-il de l’espace de bureau des services de l’avancement institutionnel après la Grande rentrée? Les équipes de l’avancement peuvent-elles prendre le risque de sembler être la seule partie de l’établissement qui ne comprend pas la situation, surtout compte tenu de leur mission extérieure de mobilisation des donateurs et des diplômés? Les espaces de bureaux seront peut-être moins grands, mais comment seront-ils différents? Les espaces de bureaux souples peuvent-ils vraiment fonctionner? Si chacun porte des casques suppresseurs de bruit, les bureaux sont-ils vraiment ouverts? Est-ce que tout cela améliore le travail d’équipe et la productivité? Qu’en est-il des discussions confidentielles avec les donateurs, les diplômés et le personnel? Aussi évidentes que les réponses à ces questions puissent paraître, le modèle de bureau ouvert existe depuis des décennies et les résultats sont mixtes. Même la Silicon Valley repense actuellement l’ensemble du concept.

Les établissements individuels découvriront des plans qui fonctionnent pour eux, mais il faut continuer à prévoir des modèles souples et réactifs pour éviter d’être confiné à nouveau dans des pratiques désuètes.

Et surtout, grâce à la Grande rentrée, comment la direction des services de l’avancement institutionnel continuera-t-elle de mettre l’accent sur toutes les personnes concernées – les donateurs, les diplômés et le personnel – tout en réinventant l’avenir?

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La campagne annuelle dans les 2020's - CCAE Exposé #2 - Une conversation

Avec une conversation entre Brad Moore, Suzanne Ostrow, et Natalie Cook-Zywicki de l'Université de la Colombie-Britannique

Le deuxieme Exposé du CCAE présente une conversation entre Brad Moore, directeur, développement, les dons annuels, Suzanne Ostrow, directrice générale, engagement des donateurs, et Natalie Cook-Zywicki, vice-rectrice associée, relations avec les diplômés, et directrice générale, alumni UBC, de l'Université de la Colombie-Britannique sur les défis, les changements et les solutions que l'équipe d'avancement d'UBC a trouvés alors qui a stimulé le succès des dons annuels au cours de la dernière année et dans l'avenir à l'UBC.

Ressource associée: https://ccaecanada.org/2022/06/28/annual-giving-a-perennial-relationship-ccae-expose-2/

La campagne annuelle - une relation pérenne - CCAE Exposé #2

novembre 2021
par : Richard Fisher

Parmi les outils qui composent l’arsenal universitaire, la campagne annuelle est peut-être le plus mal compris, assimilé à tort à l’appel importun à l’heure du repas qui vous félicite d’avoir gagné une croisière à un concours auquel vous n’avez jamais participé. Autrement dit, quelque chose qui vous prend totalement au dépourvu.

La principale différence est cependant que la campagne annuelle ciblant les diplômés s’inscrit dans la foulée d’une relation préexistante, continue et potentiellement à vie – une relation qui a débuté lors des activités de recrutement d’étudiants et dont les ramifications s’étendent dans la ville, sur le campus et jusqu’au cœur de l’expérience étudiante. Donc, loin d’être le début d’une relation, la campagne annuelle est un nouveau maillon dans une relation qui, déjà, a été jalonnée par des milliers de points de contact sur une longue période – et qui, espérons-nous, le sera encore par de nombreux autres.

Toutefois, cette relation fonctionne uniquement si les deux parties s’y investissent. Les partenariats à sens unique, ça n’existe pas. Écouter les donateurs est donc l’une des tâches principales du Service de la campagne annuelle. C’est pourquoi la campagne annuelle est depuis longtemps l’élément le plus réactif et le plus agile de l’ensemble des opérations de collecte de fonds. On s’aperçoit souvent tout de suite si l’initiative fonctionne ou pas, et on peut rapidement rectifier le tir. Dans le cas de la campagne annuelle, l’échéance, c’est aujourd’hui ou mieux encore, hier. Et même si les diplômés demeurent le principal public cible des activités du Service, celles-ci peuvent également s’étendre aux parents, aux amis et aux communautés internes et externes. L’Université Carleton, comme d’autres établissements, a réussi à se diversifier en se tournant vers le sociofinancement avec son site Web Future Funders [https://futurefunder.carleton.ca/], grâce auquel un même projet visant à soutenir les femmes en génie a déjà amassé 105 000 $ par rapport à un objectif cible de 5000 $!

Les programmes de dons annuels doivent être adaptables aux nouvelles technologies et aux nouvelles façons de donner – les donateurs exigent des transactions fluides, comme celles que leur offrent les grands détaillants. La prolifération des nouvelles plateformes dans les médias sociaux insuffle un regain de vie aux « journées de dons » annuelles. Ces plateformes offrent aux donateurs une expérience beaucoup plus riche et font de ces journées des événements récurrents plutôt qu’isolés. Les établissements d’enseignement canadiens ont saisi l’occasion d’assurer la continuité en associant leur marque à leurs journées de dons, comme McGill24 [https://philanthropie.mcgill.ca/toutes-les-histoires/le-defi-200-ans-200-legs] qui a amassé presque 4 millions $ en mars 2021.

L’année 2020 a été un « cygne noir » que personne n’avait vu venir, mais en 2021, de nombreuses institutions canadiennes rapportent déjà que les dons reviennent au niveau de 2019 et même les dépassent. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la COVID a fourni un nouveau point de contact, reliant les donateurs à la cause du soutien aux étudiants et mettant davantage l’accent sur la santé mentale et le bien-être des étudiants. La campagne annuelle de la UBC qui a remporté un Prix d’Excellence du CCAE [https://give.ubc.ca/projects/drive-change/] met l’accent sur les défis uniques auxquels les étudiants font face à ce moment qui marque un tournant dans l’histoire de l’humanité. Il est intéressant de noter que la pandémie constitue, pour la première fois de l’ère moderne, un problème vraiment mondial qui préoccupe les étudiants partout dans le monde.

Les plaques tectoniques bougent aussi dans d’autres directions. Des universités canadiennes, dont McMaster, rapportent un intérêt accru pour le soutien à la recherche en sciences et en santé, en particulier dans les domaines de la durabilité et de la santé mentale. De telles initiatives présentent des occasions de ratisser plus large que le traditionnel bassin de diplômés car ces projets ne sont pas nécessairement fondés sur une relation préexistante. De plus, la recherche dans des domaines importants comme les maladies cardiaques, le cancer et le diabète n’a plus besoin de présentation. Pour faciliter la tâche aux donateurs, l’Université de Toronto a créé une liste interrogeable des projets de recherche ayant besoin de financement [https://engage.utoronto.ca/site/SPageServer?pagename=donate#/search]. [Terme de recherche : research]

Concernant l’expansion de la campagne annuelle en tant que telle, certaines universités américaines s’orientent vers une approche davantage « axée sur le client », comme l’Université d’État de l’Ohio qui a créé le Ohio State Engagement Center [https://www.osu.edu/alumni/about-us/the-engagement-center.html] qui accueille les donateurs, les diplômés et les autres membres de la communauté et leur offre du soutien « à l’interne », un peu comme un service de concierge. En tant que complément à la gamme des activités tournées vers l’extérieur, cette approche hybride pourrait changer complètement la donne en ce qui a trait à l’expérience des donateurs, en particulier celle des petits donateurs.

Plus que jamais, tout bouge rapidement autour de nous. Partout au Canada, les programmes de dons annuels s’adaptent à vitesse grand V, explorant de nouvelles façons d’établir la relation avec les donateurs année après année, malgré la technologie en constante mutation. Mais la principale chose à retenir est que ce que nous faisons n’est pas fait en vase clos. Loin d’être une expérience isolée, la campagne annuelle est une partie intégrante et essentielle d’une relation pérenne entre les établissements canadiens et leurs donateurs.

Ressource associée : https://ccaecanada.org/2022/06/28/annual-giving-in-the-2020s-ccae-expose-2-interview/

Ce que les noms désignent : CCAE Exposé #3 - Une conversation

Cet exposé vous propose un passionnant échange de vues entre Karen Bertrand d'Université Queen’s, et Julie Davis, d'Université Trent.

Le troisième Exposé du CCAE présente une conversation entre Karen Bertrand, vice-rectrice, avancement institutionnel, Université Queen’s, et Julie Davis, vice-rectrice, relations extériures et avancement institutionnel, Université Trent sur les défis et l'implication de la communauté dans le changement de nom d'un bâtiment du campus.

Ressource associée : https://ccaecanada.org/2022/06/28/naming-names-ccae-expose-3/

Ce que les noms désignent : CCAE Exposé #3

décembre 2021
par : Richard Fisher

Le pouvoir des noms n’est pas anodin. La pratique de donner des noms à ce qui nous entoure remonte au début de l’ère humaine, à une époque où certains noms étaient tellement sacrés qu’on ne devait même pas les prononcer. Les noms peuvent élever et racheter, profaner et déshumaniser, libérer ou emprisonner.

Il n’est donc pas surprenant que dans nos cultures universitaires concentrées, les questions entourant les noms par lesquels nous désignons les choses ont pris un sens particulier, et ce, non seulement sur les campus, mais au-delà. Les noms sont devenus la cible des guerres culturelles qui sévissent tout autour de nous. L’Université d’Oxford a résisté aux appels au démantèlement de la statue de l'impérialiste de race blanche Cecil Rhodes (le fondateur des bourses Rhodes) en y ajoutant une plaque sur laquelle il est décrit comme « un colonialiste engagé ». Ce qu’une personne considère comme étant un « moment propice à l’apprentissage » constitue une grave insulte pour une autre.

Les universités, collèges et écoles indépendantes sont au centre de ce débat puisque les noms font partie intégrante de leur culture : les facultés, écoles, édifices, terrains de sports, équipes sportives, et même les bourses et chaires universitaires. Tous peuvent porter des noms qui risquent de ne pas résister à l’épreuve du temps. Ce qui rend les établissements d’enseignement uniques est qu’ils sont coincés entre l’instinct de maintenir une perspective institutionnelle à long terme d’un côté et les représentations d’une communauté d’étudiants et de parties prenantes externes de plus en plus conscientes de ces questions d’un autre côté. Une chose dont nous pouvons être presque certains est qu’une grande partie de la communauté sera convaincue que les établissements d’enseignement « n’ont pas bien agi », quel que soit le résultat.

Il y a cependant un côté positif au processus de changement de nom. De nombreux établissements d’enseignement canadiens ont amorcé de vastes consultations communautaires concernant les noms sur leurs campus ou au sein de leurs structures. Un des exemples récents les plus marquants est l’Université Ryerson, qui s’est engagée à changer de nom d’ici l’année universitaire 2022-2023, et qui utilise le processus de changement de nom pour engager encore plus profondément la communauté de l’Université Ryerson.

En réponse aux commentaires de leurs communautés, l’Université Queen’s a supprimé le nom de Sir John A. Macdonald et l’Université du Nouveau-Brunswick a supprimé celui de George Ludlow de leurs facultés de droit respectives. Ce que ces changements ont en commun est qu’ils avaient été exigés par des étudiants autochtones et leurs communautés depuis de nombreuses années, et que ces décisions constituent donc un puissant message d’accueil et d’inclusion.

Des réflexes similaires ont mené à des changements de noms à l’Université McGill : les équipes sportives « Redmen » sont devenues les Redbirds (pour les hommes) et les Martlets (pour les femmes). Quant au Collège St. Lawrence à Kingston, Ontario, il a changé le nom de son Centre autochtone Eagle’s Nest, qui est devenu le Centre autochtone Waasaabiidaasamose. En 2021, le district scolaire catholique de Calgary a changé le nom de l’école secondaire Bishop Grandin à l’école secondaire Our Lady of the Rockies, en raison du rôle de l’évêque Grandin dans la création du système de pensionnats autochtones. Il existe de nombreux autres exemples dans le secteur de l’éducation au Canada.

Les conséquences de ces changements pour le secteur de l’avancement institutionnel sont multiples. Les diplômés auront certainement des opinions divergentes, comme ils en auraient pour presque tous les enjeux, car ils ont l’établissement à cœur. Les donateurs, dont plusieurs sont des diplômés, ont exprimé leurs opinions individuelles concernant la question des changements de noms, mais ni les diplômés ni les donateurs n’ont d’opinions monolithiques. Leurs points de vue touchent à tout un éventail d’opinions. Les bureaux de l’avancement institutionnels eux-mêmes sont pour la plupart restés scrupuleusement indépendants, puisqu’ils ont judicieusement reconnu qu’un processus déjà complexe ne bénéficierait pas de l’ajout de questions liées au développement.

Malgré toutes les controverses entourant les questions de changements de noms, elles représentent néanmoins une occasion unique en matière d’engagement de la communauté à tous les niveaux. Cet engagement ne conduira jamais à l’unanimité, mais il générera un débat vigoureux et des délibérations réfléchies, ce qui est l’objectif même des universités. Le point le plus important à retenir en ce moment est qu’un engagement communautaire approfondi et authentique est essentiel pour que les gens se sentent écoutés – qu’ils soient d’accord ou non avec le résultat final. D’une manière ou d’une autre, nous reviendrons sans doute sur les questions liées aux noms, aux changements de noms et aux attributions de nouveaux noms dans un avenir pas très éloigné.

 

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